
Texte : Enzo Fourteau / Photographies : AnneCharlotte Guinot
01-07-2023 – Jour 2 – de North Bay à Rossport
Tout a commencé dans cette roulotte que nous avions laissée la veille. À vrai dire, le sommeil de notre chère famille avait été mis à rude épreuve : un canapé solide comme une pierre et un froid glacial, ça n’a pas aidé notre cause. Je me suis donc réveille rinsé à 3 heures du matin, dans ce compromis de l’inconfort. Apparemment le froid endort, alors je me disais que ne pas mettre de veste allait m’aider. Finalement, ce ne sont pas les bras de Morphée que j’ai attrapés, mais bien le rhume . Bref, j’avais regardé le ciel s’éclaircir peu à peu et je dois avouer que ce n’était pas plus mal. Ça restait reposant.
Vers 5 heures, alors que le reste de la famille était également réveillé, Il a fallu faire un choix. La route s’annonçait très longue, alors il fallait bien se demander si un petit-déjeuner valait le temps et la peine d’être préparé. Le consensus fut atteint rapidement et quelques minutes plus tard, nous étions déjà prêts à repartir pour l’aventure. Je dois admettre que nous avons été très efficaces. Nous avons donc pris la route dans cette brume de l’aube. Tant de paix est difficile à atteindre, de nos jours, je contemplais les fermes et les vallées à l’abri de la folie humaine. Nous avons fini par nous arrêter prendre un café et ça m’a fait beaucoup de bien. Après tout, la chaleur de l’élixir contrastait avec la froide nuit que nous avions eue.
Bref, nous avons roulé, roulé, puis roulé et j’ai commence à dormir un peu. Ça m’a fait du bien et ça me préparait à la conduite que j’allais devoir faire, moi. C’est donc sans surprise que quand mon père, avec raison, n’en pouvait plus, j’ai pris le volant sur le long trajet. Je dois dire que ça s’était mieux passé que la veille. Plus de confiance et plus d’expérience m’ont permis de chanter et même de tenir le volant avec une seule main. Je pense même que mon père a réussi à se décontracter un peu, par moment. Je me suis ainsi rendu jusqu’à une petite ville de nom de Sault-Sainte Marie. L’espoir d’y trouver une petite table pour manger avait rapidement disparu lorsque nous constatâmes que la ville était sans point d’interêt, vide et un endroit où la drogue sévissait. Tant pis pour le repas, nous ne faisions qu’en manquer un deuxième, après tout.
Nous avons roulé quelques temps jusqu’à atteindre une petite plage déserte au reposait une table qui nous y attendait. Nous avons enfin mangé et force est d’admettre que ça a été très bénéfique. Une petite pause de temps en temps, ça fait du bien. Il restait encore quelques heures de route et le lac si paisible a du attendre que nous le retrouvions plus tard. Nous avons repris la voiture, en alternant la conduite avec mon père et tout allait pour le mieux. Les falaises, les rivières, les forêts et les marécages qui bordaient le chemin nous offrait une vue sublime des alentours, rehaussée par la lumière divine qui continuait de nous accompagner. C’était calme, magnifique, alors que la liberté nous ouvrait ses bras.
Nous avons finalement atteint notre objectif, le tonneau dans lequel nous devions établir notre campement pour la nuit . Ça a été un peu stressant au début. Quand nous vîmes un groupe animé autour du baril qui nous était indiqué, la crainte avait touché tous les occupants de la voiture. Tout alla à merveille : nous allâmes nous installer dans le campement un peu plus loin. Nous avons déposé nos affaires, puis sommes immédiatement partis nous baigner dans l’eau claire du lac que nous avions donc de nouveau atteint. C’était le lac Supérieur, ou quelque chose comme ça. Ce qui est sur, c’est que la vue qui nous récompensait était vraiment au-dessus de bien d’autres. Ce lac porte bien son nom, quand même. Nous sommes allés nous baigner, mais je me dois d’admettre que je n’y suis pas allé plus profondément que la taille. L’eau, aussi claire que de l’eau de roche soit-elle, attaquait nos membres avec ses couteaux de givre et je pensais, sur le coup, que mon coeur n’allait pas supporter le stimuli.
Heureusement, un sauna nous attendait sur la berge, nous donnant plus tard, au passage, beaucoup de chaleur réconfortante. Avec ma mère, je me souviens avoir pris quelques photos sous un coucher de soleil agréable. Nous avons ri et j’ai de nouveau, par son sourire, compris pourquoi mon père l’avait épousée. Ce qu’elle est belle ma mère.
Bref, nous avons pris ces photos, puis nous sommes allés manger une grosse plâtrée de pâtes à la viande. C’était bien assez pour nous revigorer avant le lendemain matin. Je suis finalement sorti observer, les deux pieds dans le sable, la lune, tranquillement se lever. C’était encore magnifique. Comment cela ne pouvait-il pas l’être? Nous avons fini par rentrer. Nous étions fatigués… Une autre longue route nous attendais de lendemain.















